Quand la Seconde Guerre Mondiale éclate, Serge Mendjisky n'a que dix ans. À douze, il se retrouve livré à lui-même dans un Paris occupé, où de nombreux enfants sont utilisés par la Résistance pour transporter des armes et des faux papiers. Ce sera le cas de Serge qui, arrêté par les nazis, échappera de justesse à la déportation, grâce à la complicité de deux "Malgré-nous", ces soldats alsaciens enrôlés de force par l'armée allemande.
Au lendemain de la guerre, Serge continue la Résistance. Alors que la période artistique est à l'expressionnisme et à l'abstraction, Serge, lui, célèbre la vie ; sa beauté, sa force, sa fragilité. Sa palette ne se remplit que de tons purs, de couleurs vives, à la manière des Impressionnistes et des Fauves. Dans les traits, sa touche s'inspire de Van Gogh, puis de Cézanne dont la perfection de la composition, l'équilibre entre la couleur et le dessin lui permettent de faire un pas vers son objectif pictural : peindre la couleur de l'air ; objectif que lui avait insufflé son père, le peintre Maurice Mendjizky (1890-1951).
Les premières œuvres de Serge datent de 1958-1959 et reçoivent les éloges de la critique. Elles sont exposées à Paris à la Galerie Saint-Placide, à New York, Los Angeles et Miami.